Crise du disque (?)

avril 29th, 2004

Première note, et je parle déjà de l’industrie du disque. Oui, de l’industrie du disque, et pas de l’industrie de la musique, cette dernière se portant clairement mieux que la première. Enfin, à ce qu’il paraît.

Le disque va mal. C’est écrit partout, on le répète à la TV, à la radio. On paie même une taxe, notamment sur les CD vierges, pour compenser les effets du piratage. Si si, tous les gens qui achètent des CD vierges copient de la musique! Ils en téléchargent tellement, qu’une étude récente de la Harvard Business School (une petite fac de 3e zone…) annonce, en anglais dans le texte: « Downloads have an effect on sales which is statistically indistinguishable from zero, despite rather precise estimates. » Ah, tiens, c’est curieux, non?
Et en Français, ça donne, pour Libération, « [les majors] expliquent que, si elles vendent moins, c’est la faute de la piraterie numérique alors qu’une étude de la Harvard Business School affirme que le « téléchargement a un impact sur les ventes statistiquement indiscernable de zéro ». Les pirates ont sans doute leur responsabilité, mais il est un peu gros de les accuser de menacer à eux seuls la « création ». »

Pour revenir à l’industrie de la musique, elle va bien, merci pour elle. Toujours selon Libération:
« […]boom de 40 % des sonneries pour téléphone portable. Or, l’appétit des consommateurs pour le téléchargement d’extraits musicaux qui personnalisent leur mobile a généré 3,5 milliards de dollars de revenus en 2003, soit plus de 10 % du marché global de la musique enregistrée. L’IFPI ne s’attarde pas non plus sur le cas de la Finlande, où le marché a grimpé de 5 % en volume en 2003.  »

Et dans un numéro d’Epok de ce début d’année, un des directeurs de la FNAC nous annonçait que l’année 2003 était une des 3 meilleures années pour l’industrie du disque française, très au-dessus des années 1990; période à laquelle, pourtant, le haut-débit et les systèmes d’échange de musique n’étaient pas légions…

C’en est presque risible, mais d’ici à ce que le lobby du disque réussisse à faire passer une nouvelle mesure répressive, comme une taxe sur les abonnements au Net, il n’y a qu’un pas… cf. les derniers points en discussion lors des passages à l’assemblée et au sénat de la LCEN.

Et pendant ce temps là, BMG et Sony Music vont fusionner. 4 entreprises pour plus de 75% du marché mondial. Et les labels dits “indépendants”, même s’il voient leur part légèrement augmenter, restent très fragiles et très nombreux, donc sans réel poids.
En économie, on m’a souvent dit que les marchés avaient naturellement tendance à se concentrer et que les situations oligopolistiques (voire monopolistiques) étaient quasiment inévitables sans intervention des organismes de régulation afin de limiter les barrières à l’entrer et de préserver la concurrence… Le pire, c’est qu’on le sait, mais on n’arrive rien à faire contre…
Je vous offre un p’tit Star Ac’ 4 pour la route?

Note pour plus tard: plutôt que de se remettre en cause et d’essayer de faire évoluer son modèle économique, toujours penser au pouvoir de la communication et du lobbying; ça marche plutôt bien à court terme, et après… Take the money and run!

data -> information -> knowledge -> wisdom

février 27th, 2004

Des données à la sagesse.

Le net. Techniquement, l’interconnexion de réseaux informatiques toujours plus vastes, plus denses, plus internationaux, moins chers. A l’arrivée: un beau fatras d’images, de textes et de media différents, le tout plus ou moins bien agrégés dans des pages/sites web, et accessibles quand on a de la chance. Beaucoup de données, des informations dans tous les sens, différents types de savoirs plus ou moins accessibles, et quelques morceaux de sagesse cachés de ci de là, au détour d’un lien…

Donnée, information, savoir, sagesse. Data, information, knowledge, wisdom [1]. Une façon de hiérarchiser. Une hiérarchie qui prend tout son sens une fois appliquée au net.

On a beau savoir que l’on cherche à accumuler du savoir (à défaut de sagesse), on accumule des informations dans tous les sens, des données en masse, parce que tout est disponible, là, à portée de souris. information overload. On finit par ne plus prendre de recul, on fait la course à la news, aux kilo-octets d’images qu’on ne va regarder qu’une seule fois, aux flux RSS parce qu’on ne supporte plus d’attendre une journée avant d’avoir une information… Et on se retrouve avec des informations contradictoires, voire erronnées. Et surtout, on zappe d’un thème à un autre, chaque jour, chaque heure.

Et là, vous vous dîtes que je vais vous proposer une voie alternative? Une ébauche de solution? Même pas. J’ai fait ce constat, mais je suis comme tout le monde: je remplis mon disque dur, je sature mes yeux et mes oreilles, et de temps en temps, je trie. Rarement. Mais ce que je trie, j’essaye de l’ordonner et de le publier ici.
Vous trouverez donc sur ce site des données, des informations, un peu de savoir, et, je l’espère, un peu de sagesse; le net est si vaste! [2]

notes:
[1] DIKW: Russell L. Ackoff, le pape de cette hiérarchie. Le thème traité dans la Wikipedia.
[2] (c) Masamune Shirow – Ghost in the Shell – la fin du manga.